Débarrassé du poids des images, Sutherland découvre une réalité sensorielle inédite : un monde de sons, de souffles, de textures. Il pénètre alors dans un espace intérieur qu'il baptisera plus tard le « trapèze vide et froid » – une région mentale où le visible n’exerce plus aucun pouvoir. Ici, dans ce vide libérateur, il comprend que l’image n’est qu’une couche superficielle, trompeuse, une illusion permanente empêchant d’atteindre une vérité plus profonde.
Sans la distraction visuelle, chaque sensation prend une intensité nouvelle : l’écho subtil d’un pas résonne en lui, le souffle du vent devient tangible, la texture d’une surface révèle des récits invisibles. Ce lieu, d'abord glacé et étranger, devient progressivement un sanctuaire. La froideur initiale se change en clarté. Désormais, son aveuglement est une porte ouverte sur une perception plus pure et authentique.