Le 31ᵉ jour, alors que son isolement semblait sans fin, une main se tend. Nul ne sait à qui elle appartient. Elle n’est pas nommée. Elle est présence, chaleur, point d’ancrage. Ce geste simple marque une bascule : l’acceptation d’un monde sans image. Sutherland, désormais privé de vision, laisse sa peau, son ouïe, son souffle prendre le relais. Chaque pas devient un dialogue avec l’espace. Chaque bruit, une cartographie. Chaque frottement, une phrase. Il découvre la rugosité d’un mur, le grain d’un bois, le rythme d’une respiration étrangère. Ce n’est plus le regard qui oriente, mais l’attention.
Loin d’un repli, ce contact inaugure une nouvelle forme de reliance. Sutherland n’est plus seul : il est guidé, non plus par la lumière, mais par la matière vivante du monde. Une nouvelle interface est née — non technologique, mais profondément humaine.